Inondations et résilience des populations des abords sud de la vallée du Logone, XXème-début XXIème siècles

Abstract

De multiples crises environnementales ont émaillé les activités socio-économiques et culturelles des peuples. Ces crises ne sont pas un phénomène nouveau ; elles ont existé des décennies, voire des siècles durant. Au rang de ces dernières, les inondations relèvent de celles qui n’épargnent aucun continent. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ces inondations. Dans la vallée du Logone, il n’est pas un fait nouveau. Toutefois, depuis la deuxième moitié du XX^ème siècle jusqu’au début du XXI^ème siècle, elles ont été plus ou moins récurrentes dans cette partie du bassin du lac Tchad. Elles ont causé de nombreux dégâts dont de nombreux sans abris, des pertes en vies humaines et animales, mais surtout la destruction de plantations et réserves alimentaires stockées dans les greniers. Face à ces inondations qui, de plus en plus s’avèrent régulières et répétitives ces dernières décennies, la présente étude se donne de comprendre quels sont les stratégies de survie et les moyens mis en place par les populations victimes pour endiguer ces crises qui, lorsqu’elles surviennent sont sans pitié. Basée pour l’essentiel sur les données empiriques et documentaires, l’étude révèle que malgré la résurgence et la récurrence des inondations, les populations des abords sud de la vallée du Logone ont eu à adopter les déplacements internes et travaux communautaires comme stratégies locales de lutte contre les inondations. Toutefois, ces techniques sont utilisées comme méthodes complémentaires aux efforts de construction et de réaménagement des digues et des canaux d’évacuation exécutés par les pouvoirs publics.